Contrairement aux achats classiques en ligne, la réservation d’un séjour hôtelier n’est pas concernée par le droit de rétractation de 14 jours. En pratique, la réservation est ferme et définitive. Seule la politique de l’hôtel (conditions générales de vente) peut prévoir une annulation sans frais. Sans clause spécifique, l’hôtelier n’a pas à rembourser les sommes versées en cas d’annulation. Lisez bien ces conditions avant de réserver !

 

Résumé

 

❓ Peut-on annuler une réservation d’hôtel sans frais ?
Non, le droit de rétractation de 14 jours ne s’applique pas aux réservations hôtelières. Tout dépend des conditions de l’hôtel. Sans clause spécifique, l'annulation reste payante ou non remboursable.


📄 Pourquoi lire la politique d’annulation ?
– Mentionnée dans les CGV (Conditions Générales de Vente)
– Annulation gratuite possible jusqu’à 24 ou 48 h selon l’hôtel
– Tarif non remboursable = aucun remboursement en cas d’annulation
– Arrhes ou acompte : attention aux conditions d'engagement


💸 Arrhes ou acompte : quelles différences ?
– Arrhes : perdus en cas d’annulation par le client
– Acompte : engage les deux parties – vous devez payer le séjour en cas d’annulation
– En cas d’annulation par l’hôtelier, il doit vous rembourser le double des arrhes (Code civil)
– De plus en plus d’hôtels ne prélèvent rien, mais bloquent une somme sur la carte bancaire


⚠️ Exceptions qui permettent d’annuler sans frais

🌀 Force majeure reconnue
– Catastrophe naturelle, incendie, séisme
– Attentat ou troubles graves à la destination
– Suppression de vol/train imprévue (grève, fermeture de l’espace aérien…)

🛡️ Assurance annulation
– Souvent incluse avec carte bancaire haut de gamme (Visa Premier, Gold…)
– Motifs couverts : maladie, décès, licenciement…
– Exemple : Visa Premier SG couvre jusqu’à 5 000 € TTC/an/assuré

🌐 Plateformes de réservation
– Booking, Expedia… ont leurs propres conditions
– Expedia peut facturer 20 € de frais ou 100 % du séjour si annulation < 48 h
– Toujours lire les modalités au moment de la réservation

 

Pourquoi faut-il lire la politique d'annulation de l'hôtel ?

La DGCCRF rappelle qu’il faut consulter systématiquement les conditions générales de vente (CGV) de tout hôtel. Celles-ci déterminent si votre tarif est modifiable ou remboursable et jusqu’à quelle date.

Certains établissements offrent une annulation gratuite (par exemple jusqu’à 24 ou 48 h avant l’arrivée). D’autres proposent un tarif « non remboursable ». Dans ce cas, le client perd le montant total du séjour en cas d’annulation. Par exemple, si vous aviez versé un acompte ou des arrhes, l'hôtelier n'est pas tenu de vous les rembourser.

Arrhes et acompte : les conséquences en cas d'annulation

  • Arrhes : le versement partiel est qualifié d’arrhes. Le Code civil prévoit que les arrhes sont perdues si le client annule sa réservation.

  • Acompte : cet acompte engage fermement les deux parties. En annulant, vous devez payer l'intégralité du séjour ou indemniser l’hôtel (dommages-intérêts).

La DGCCRF note qu’il n’existe pas de pourcentage légal pour le montant des arrhes. En pratique, certains hôteliers demandent l'équivalent de deux ou trois nuitées pour un séjour d’une semaine.

La plupart ne demandent plus d’arrhes. Seule la carte bancaire est préautorisée. En cas de non-présentation ou d’annulation tardive, une nuit ou la totalité du séjour est alors facturée.

En outre, la jurisprudence impose la réciprocité des clauses d’annulation. Sans clause prévoyant que l'hôtelier rembourse le double des arrhes s'il annule, retenir les sommes versées par le client serait jugé abusif.

Annulation de réservation d'hôtel : les exceptions

Bien que la réservation d’un séjour hôtelier soit ferme et n’ouvre généralement pas droit à un remboursement, certaines situations permettent d’éviter les pertes financières. Force majeure, assurances bancaires, politiques spécifiques des plateformes… Plusieurs leviers peuvent donner une issue plus favorable en cas d'annulation.

Force majeure

Les annulations de réservation sont possibles en cas de force majeure. Par exemple :

  • Les catastrophes naturelles : inondations, tempêtes, incendies de forêt, séismes dans la zone de destination ou dans la ville de départ, rendant impossible l'accès à l'hôtel ;

  • Les attentats ou troubles civils : une attaque terroriste ou de violents troubles sociaux (émeutes, couvre-feu décrété…) survenus peu avant le séjour ;

  • L'impossibilité de transport avérée : annulation de vols ou trains en raison de grèves imprévues, de fermeture d'aéroport ou d'espace aérien

Assurance annulation

Vérifiez si votre carte bancaire (Visa Premier, MasterCard Gold…) ou votre assurance voyage couvre votre séjour. Les cartes haut de gamme incluent souvent une garantie annulation pour motifs sérieux comme en cas de maladie ou de licenciement. Elles peuvent rembourser les frais non couverts par la politique d’annulation de l’hôtel. Par exemple, la carte Carte CB Visa Premier de la Société Générale couvre les frais non récupérables jusqu'à 5 000 € TTC par assuré et par année civile.

Plateformes de réservation

Si vous passez par un site de réservation (Expedia, Booking…), leurs conditions s’ajoutent à celles de l’hôtel. Par exemple, Expedia facture environ 20 € en cas d’annulation et retient 100 % du montant si vous annulez moins de 48 h avant le séjour. Vérifiez toujours les conditions sur le site ou l'application de réservation.