Alors que le secteur du tourisme pèse lourd dans le bilan environnemental mondial (8,8 % des émissions de gaz à effet de serre selon l’OMT), la question d’un tourisme plus responsable s’impose.
Sans renoncer au confort ni à la découverte, il est aujourd’hui possible de voyager autrement, en adoptant des gestes simples. Choix du mode de transport, hébergements écoresponsables, consommation locale… Chaque détail compte. Voici nos 6 astuces pratiques pour réduire votre empreinte carbone.
Résumé
🌍 Tourisme responsable : 6 gestes clés
🚆 Transport bas carbone
Limiter les vols et escales
Préférer train, car ou covoiturage pour les trajets courts
🏨 Hébergement écoresponsable
Choisir des éco-hôtels ou gîtes labellisés
Opter pour l’hébergement chez l’habitant (WWOOF, HelpX, Workaway)
🛒 Consommation locale et durable
Acheter local, éviter le plastique
Réduire les déchets, trier, emporter une gourde
Limiter climatisation, gaspillage, respecter la nature
🌱 Tourisme durable
Favoriser activités peu polluantes
Participer à des actions écolos
Éviter le tourisme de masse, partir hors saison
👨👩👧👦 Voyager en petit groupe
Partager transport et logement
Choisir des activités locales en petits comités
📊 Évaluer et compenser son impact
Utiliser des calculateurs carbone
Contribuer à des projets écoresponsables
Privilégier un mode de transport écologique
C’est un fait désormais incontesté : le secteur aérien affiche un bilan carbone alarmant et son impact environnemental est tout simplement catastrophique. À titre d’exemple, un vol long-courrier Paris–New York rejette à lui seul près de deux tonnes de CO₂ — un chiffre qui correspond à la limite annuelle que chaque Français devrait respecter pour contenir le réchauffement climatique.
Faut-il pour autant bannir l’avion de nos projets de voyage ? Pas nécessairement, notamment si l’on souhaite traverser l’Atlantique.
Pour limiter l’empreinte climatique du transport aérien, l’enjeu est clair : réduire le nombre de trajets en avion. Pensez à éviter les escales — qui multiplient les phases d’atterrissage et de décollage, particulièrement consommatrices de carburant.
Pour les trajets inférieurs à 1 000 kilomètres, privilégiez les modes de transport plus vertueux : train, car ou covoiturage.
Le train génère moins de CO₂ que l'avion. Il reste aujourd’hui le moyen de transport collectif qui se rapproche le plus de la neutralité carbone.
En Europe comme en Asie, les réseaux ferroviaires sont non seulement étendus, mais de plus en plus alimentés par des énergies renouvelables.
Le car constitue lui aussi une bonne alternative pour les courtes distances.
Opter pour un hébergement écologique
Les hébergements collectifs
Les hôtels, résidences de vacances et autres hébergements collectifs affichent une consommation énergétique non négligeable, qu’il s’agisse du chauffage, de la climatisation ou de l’éclairage, sans oublier les installations dédiées au bien-être des voyageurs.
Toutefois, certains établissements s’emploient à réduire leur impact environnemental en adoptant une approche résolument plus durable : ce sont les éco-hôtels.
Ces établissements, engagés dans une démarche écologique sur le long terme, multiplient les initiatives concrètes :
- Le recours aux énergies renouvelables comme l’installation de panneaux solaires pour chauffer l’eau ou alimenter en électricité les espaces communs et de petites éoliennes pour couvrir une partie de leurs besoins énergétiques. ;
- La rénovation des bâtiments avec des matériaux locaux, durables et respectueux de l’environnement tels que le bois certifié, la pierre extraite à proximité ou encore les peintures écologiques à faible émission de COV (composés organiques volatils) ;
- La généralisation du tri sélectif et la mise en place du compostage ;
- L’optimisation de la consommation d’eau grâce à des installations plus économes, comme des systèmes de récupération des eaux de pluie pour l’arrosage des espaces verts et des robinets ou douches à débit réduit dans les chambres ;
- La valorisation de produits biologiques, que ce soit dans la restauration ou dans les produits d’accueil ;
- L’utilisation de produits d’entretien écologiques et locaux.
Vous pouvez reconnaitre ces établissements hôteliers à leur label écologique, comme Écolabel européen et Earthcheck.
Les gites de vacances
Si vous préférez loger en gîtes pendant votre séjour, sachez que de plus en plus d’hébergements de ce type s’inscrivent dans une démarche écoresponsable. Moins énergivores que les grands complexes touristiques, vous les reconnaitrez grâce à des labels comme :
- Écolabel Européen qui garantit un haut niveau d’exigence écologique ;
- Gîtes Panda (attribué par le WWF) qui valorise les gîtes intégrés à un environnement naturel préservé ;
- Clé Verte, premier label environnemental international pour les hébergements touristiques.
L'hébergement chez l'habitant
Pour un séjour plus écologique et économique, pourquoi ne pas opter pour l’hébergement chez l’habitant ? Grâce à des plateformes comme WWOOF, vous pouvez louer une chambre gratuitement en échange de quelques heures de volontariat.
Dans le cadre d’un séjour avec WWOOF, vous donnez un coup de main aux agriculteurs. Si la vie à la campagne n’est pas votre tasse de thé, des alternatives existent aussi en ville. HelpX ou Workaway proposent des hébergements urbains où vous logez chez l’habitant en échange de quelques heures de travail quotidien.
Une consommation responsable
- Si vous en avez la possibilité, misez sur les produits locaux. Vous soutenez ainsi directement les artisans et l’économie locale, tout en réduisant l’empreinte carbone liée à l’importation. Côté repas, même principe : faites vos courses au marché ou chez les commerçants du coin, et pourquoi pas directement chez le producteur si vous en avez l’occasion ? Rien de tel pour découvrir les saveurs locales.
- Utilisez les sacs en tissu : solides et réutilisables, ils servent à transporter vos repas, vos emplettes ou vos affaires du quotidien. Une fois vidés, ils se plient et se glissent facilement dans vos affaires.
- Evitez les ustensiles jetables : couverts, assiettes, boîtes de conservation... Privilégiez les versions réutilisables. Un simple lavage, et c’est reparti pour un nouveau pique-nique ! Vous réduisez ainsi vos déchets tout en voyageant plus léger.
- Gérer vos déchets : commencez par limiter autant que possible l’utilisation du plastique, notamment les sacs et emballages, difficiles à recycler. Ces déchets, s’ils s’envolent (et cela arrive souvent, notamment en bord de mer), finissent dans l’eau ou dans la nature.
- Pensez aussi à utiliser les poubelles mises à disposition. Cela peut sembler évident, mais trop de déchets sont encore abandonnés à même le sol. Dans certaines villes, des poubelles de tri sont même installées pour faciliter le recyclage. Profitez-en pour trier vos déchets correctement.
- En randonnée, restez sur les sentiers balisés pour préserver la flore locale, parfois fragile. Évitez de déranger les animaux et observez-les à distance, sans les nourrir ni les toucher.
- Choisir une gourde réutilisable : au lieu de multiplier les bouteilles en plastique, emportez une gourde ou une bouteille isotherme que vous pourrez remplir à chaque point d’eau potable. Un petit geste, mais un grand pas pour la planète.
- Même en vacances, pensez à couper la climatisation lorsque vous quittez votre hébergement. Privilégiez les ventilateurs ou les volets pour conserver la fraîcheur naturelle et évitez ainsi une surconsommation énergétique inutile.
- Réduire le gaspillage alimentaire : évitez de trop commander au restaurant ou de trop remplir vos paniers lors des marchés. Préférez des portions adaptées à vos besoins et informez-vous sur les possibilités de conserver ou de partager les restes si besoin. Vous réduisez ainsi le gaspillage et faites des économies !
Soutenir le tourisme durable
Tournez-vous vers des activités à faible émission de CO₂ : randonnées, observation des oiseaux ou encore plongée sous-marine avec des prestataires engagés pour la nature et la transition écologique.
Pourquoi ne pas aller plus loin en participant à des projets de volontariat ? Restaurer des zones de végétation, protéger les espèces locales ou nettoyer les plages sont autant de missions qui donnent un autre sens à vos vacances.
Enfin, évitez le tourisme de masse. Les foules, les déchets et les aménagements lourds détruisent les paysages et l’écosystème. Vous n’êtes pas obligé de partir à l’autre bout du monde pour vivre de belles expériences de voyage. Optez pour des destinations moins fréquentées, moins connues mais tout aussi charmantes. Si vous le pouvez, partez hors saison pour profiter du calme.
Voyager en petits groupes
Vous êtes-vous déjà demandé comment vos choix de voyage influencent votre empreinte carbone ? Voyager en petit groupe n’est pas seulement un moyen de partager les frais ou de renforcer les liens amicaux ; c’est aussi une stratégie simple pour limiter l’impact environnemental de vos déplacements.
En mutualisant un seul véhicule plutôt que d’en utiliser plusieurs, les émissions de CO₂ sont considérablement réduites. Saviez-vous que pour une voiture de tourisme, diviser les trajets par quatre équivaut à diviser l’empreinte carbone par quatre également ?
Une chambre familiale ou un gîte pour tous, c’est moins de consommation d’eau et d’électricité que des chambres séparées. Certaines destinations proposent des sorties conçues pour des groupes restreints : visites guidées à pied dans les centres historiques, ateliers de poterie, de tissage ou d’agriculture locale. À la campagne, il est courant de participer à des cueillettes ou à des chantiers nature, organisés par des associations locales.
Evaluer son empreinte carbone
Avant de voyager, pourquoi ne pas réaliser une simulation en ligne pour évaluer l’empreinte carbone de votre voyage ? Il existe plusieurs calculateurs pratiques qui prennent en compte le mode de transport et les spécificités de votre itinéraire :
- Pour le train : vous pouvez choisir Lowtrip qui vous permet d’indiquer toutes les étapes de votre parcours pour un calcul au plus juste ;
- Pour le ferry : le site bon pote met à votre disposition un outil clair et pédagogique ;
- Pour l'avion : Myclimate calcule les émissions de CO₂ de votre vol, en tenant compte des correspondances.
Vous pouvez ainsi comparer les résultats et choisir le mode de transport le plus écoresponsable pour votre séjour.
Et pour aller plus loin, pourquoi ne pas envisager de compenser les émissions générées par votre voyage ? Il existe de nombreux projets auxquels vous pouvez contribuer : initiatives de reforestation, soutien à des projets d’énergie renouvelable, préservation de zones naturelles…
Le principe est simple : vous achetez des crédits carbone qui financent ces actions. Bien sûr, cela ne réduit pas directement les émissions liées à votre déplacement, mais c’est un geste concret pour soutenir la transition écologique.