Sulfureux, décrié, intriguant... Le quartier rouge à Amsterdam, connu sous le nom de Red Light District, fait partie des lieux emblématiques de la ville. Entre sex shops, vitrines, prostitution, architecture et musées, voici notre guide complet pour découvrir ce lieu unique en son genre, dont la renommée à l'international ne cesse de se renforcer au fil du temps.

Avant de devenir une attraction touristique et un haut lieu de la vie nocturne de la ville, le quartier rouge d'Amsterdam était un espace protégé par des remparts, d'où son nom d'origine, De Wallen. Un nom qui est encore couramment utilisé par les locaux, qui évitent d'appeler ce lieu «le quartier rouge» ou encore «Red Light District».

Le quartier le plus ancien d'Amsterdam fut ainsi fortifié depuis le Moyen Âge jusqu'à la période de la Renaissance. Les murs entourant la ville seront abattus en l'an 1601. C'est au cours du XVIe siècle qu'il fut parsemé de maisons closes, et que la prostitution de rue s'y est popularisée.

Ensuite, au cours du XXe siècle, le plus vieux métier du monde fut plus durement réglementé aux Pays-Bas. La prostitution et le racolage dans la rue furent interdits. Les prostituées se réfugièrent alors derrière des vitrines, afin de s'y exhiber et d'attirer les clients potentiels... Comme c'est encore le cas aujourd'hui.

Le nom de Red Light District (qui signifie littéralement «quartiers aux lumières rouges») provient des éclairages présents sur les devantures des vitrines. Lorsque la prostitution s'est organisée en maisons closes, une lanterne rouge devant une façade indiquait une activité de prostitution féminine, en précisant aux curieux qu'une ou plusieurs travailleuses étaient «libres».

Si vous apercevez des lumières bleues, cela signifie qu'il s'agit soit de prostitution masculine (très rare) ou de prostitution de personnes transgenres.

Notez que la rue Warmoesstraat, qui fait partie du quartier rouge, est aujourd'hui un haut lieu de la vie nocturne et culturelle LGBTQIA+.

Directions  

Si ce quartier est célèbre pour son animation, ses fenêtres occupées par des travailleuses et pour son histoire, il est tout aussi intéressant de le visiter pour admirer son architecture. Vous en ferez rapidement le tour : le Red Light District ne mesure que 6 500 mètres carrés (environ !).

N'hésitez pas à vous y promener en journée, afin de découvrir ce centre-ville pas comme les autres. Ne manquez pas :

 

- Ses petits canaux ;

- Ses célèbres bars ;

- Musées et œuvres de street art.

 

Les façades des immeubles proviennent d'une architecture typiquement hollandaise du XIVe siècle. Les ruelles, quant à elles, sont souvent sinueuses et charmantes, ponctuées de bâtiments aux angles singuliers. Ne manquez pas de passer par Trompettersteeg (la ruelle de la Trompette) qui est la plus étroite de toute la ville. Il est tout simplement impossible d'y croiser quelqu'un venant en sens inverse !

Vous trouverez aux alentours plusieurs lieux d'intérêt, comme Chinatown, la place du marché Nieuwmarkt, Den Waag (une ancienne forteresse médiévale)... De quoi ponctuer agréablement votre promenade dans les quartiers les plus animés d'Amsterdam !

Puisque le quartier rouge d'Amsterdam est central, il est très facile d'y accéder. Vous pouvez vous y rendre à pied depuis le quartier des canaux ou encore depuis le quartier Weesperbuurt en Plantage. Tous deux ceinturent le quartier le plus sulfureux de la ville.

Si vous logez dans des quartiers annexes, comme Leidseplein, par exemple, vous pouvez rejoindre le quartier rouge en métro. Visez les stations Nieuwmarkt ou Métro Centraal Station, toutes deux desservies par les lignes 51, 53 et 54. Vous pouvez également vous rendre dans ce quartier grâce au large réseau de tramway, vous menant jusqu'aux arrêts Dam (trams 4 et 14) et Centraal Station (trams 2, 23, 13, 17 et 26).

Bien sûr, rien ne vous retient de louer des vélos pour partir à la conquête du quartier rouge, à la mode des Néerlandais !

Planifiez une visite  

Il est important que vous sachiez que les services de prostitution, de call-girls et d'escorte sont légaux aux Pays-Bas. Ceci, à la condition que ces prestations soient réalisées (et proposées !) au sein d'établissements spécialisés, durement contrôlés par les services de maintien de l'ordre.

Les travailleuses du sexe sont ainsi déclarées et paient leurs impôts comme n'importe quel employé du pays. Les clubs de strip-tease, de peep-show ou encore les théâtres sulfureux sont autorisés légalement, mais uniquement pour les personnes âgées de plus de 18 ans. Idem pour les services de prostitution : une carte d'identité vous sera automatiquement demandée à l'entrée de chaque établissement.

Notez également que les établissements «sulfureux» du quartier rouge sont strictement surveillés et encadrés par les autorités sanitaires.

Le Red Light Secret Museum est le musée le plus emblématique du Red Light District. Le lieu vous propose un tour d'horizon du quotidien des travailleuses du quartier, au sein d'une ancienne maison close. Il s'agit d'un arrêt obligatoire pour tous les curieux désirant en apprendre davantage sur l’histoire du quartier et l'évolution de la pratique de la prostitution au fil du temps.

La question des conditions de travail des travailleuses du sexe, du consentement, de leur sécurité ainsi que de l'évolution des réglementations légales fait aussi partie des sujets abordés.

Votre expérience sera complétée par des histoires de prostituées célèbres du quartier, comme celles d'Inga, une des femmes de la nuit parmi les plus connues de la ville. Vous serez aussi emmené sur les traces de Chinese Annie, une travailleuse qui fut assassinée entre les murs du musée (à l'époque où il s'agissait encore d'une maison close), et dont le meurtre demeure malheureusement non élucidé à ce jour.

Le prix du ticket d'entrée est de 14,50 euros, comprenant un audio guide, une photo dans l'une des célèbres vitrines du quartier et une visite complète des expositions, durant environ 45 minutes. Notons, évidemment, que cette visite est strictement réservée aux adultes avertis !

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Amstelkring est la preuve que la capitale néerlandaise ne manquera pas de vous surprendre au cours de votre séjour. Au moment de visiter le quartier rouge, faites un tour du côté de ce musée sur l'histoire du catholicisme d'Amsterdam, installé dans une maison aux apparences sans prétention.

Construite au cours du XVe siècle, cette ancienne habitation possède une histoire intimement liée à celle du pays, en proie au cours des années à de vives tensions entre les communautés catholiques et protestantes. En 1578, la ville est passée du catholicisme au protestantisme calviniste : la pratique catholique fut alors prohibée, et plusieurs églises clandestines virent le jour.

Amstelkring fait partie de ces adresses secrètes : son grenier a renfermé pendant plusieurs années un lieu de culte catholique clandestin, dont on peut visiter les vestiges aujourd'hui. C'est notamment pour cette particularité que le lieu est nommé localement «Ons' Lieve Heer op Solder», qui signifie en néerlandais «Notre Seigneur au grenier» ! À visiter impérativement au cours de vos vacances à Amsterdam.

Le prix du billet d'entrée s'élève à 16,95 euros pour les adultes et à 7,50 euros pour les enfants entre 5 ans et 17 ans. Nous vous conseillons, d'ailleurs, d'opter pour le pass culturel I Amsterdam Card qui vous permettra d'y accéder gratuitement.

Directions  

L'église Oude Kerk est la plus ancienne de la ville (son appellation signifie littéralement «Vieille Église» !) et constitue une témoin privilégiée du grand écart culturel qui subsiste dans cette partie d'Amsterdam. Installée au cœur du quartier rouge, Oude Kerk date de 1250 : elle n'était alors qu'une modeste chapelle.

Agrandie au cours de l'année 1570 (environ), elle vous fait découvrir aujourd'hui sa splendide architecture, composée de :

 

- Plafonds de bois ciselés ;

- Arches soignées ;

- Larges vitraux.

 

Cet édifice religieux, toujours sacralisé, accueille encore des offices chaque dimanche matin. Il est aussi devenu, au fil des ans, un espace d'exposition d'art contemporain : n'hésitez pas à y faire un tour pour découvrir les collections du moment.

L'entrée est payante : comptez 13,50 euros pour les adultes de plus de 18 ans, 7 euros pour les 13-17 ans et 3,50 euros pour les enfants entre 6 et 12 ans. Pour les plus petits, l'entrée est gratuite, ainsi que pour les détenteurs du forfait I Amsterdam Card. Un audioguide est inclus dans le tarif d'entrée, afin de vous en apprendre davantage sur l'histoire passionnante de ce lieu emblématique ! N'hésitez pas à visiter le site web dédié, afin d'obtenir davantage d'informations sur les évènements en cours et les horaires d'ouverture.

Directions  

Haut lieu de l'industrie du sexe et de l'histoire de la ville, le quartier rouge recèle un nombre incalculable de petits secrets, de lieux étranges et d'anecdotes croustillantes. Au-delà de ses sex shops célèbres et de ses vitrines à la lumière rouge, ce quartier est une véritable mine d'or historique et culturelle.

Alors, pourquoi ne pas réserver une visite du quartier rouge, accompagné d'un guide local ? En petit groupe, vous partirez à la conquête des petites et grandes histoires de la vieille ville. Idéal pour une visite à pied de jour ou de nuit que vous n'êtes pas près d'oublier !

Réservez une visite  

Amateurs de luxure, curieux désirant en apprendre davantage sur le quartier rouge, le Musée de l'érotisme vous garantit une visite littéralement inoubliable. Ses salles d'exposition vous mèneront au cœur de ce qui fait la renommée du quartier : le sexe, l'érotisme et le fantasme sous toutes ses formes.

Vous y trouverez, au gré de vos déambulations, une exposition d'objets et de créations artistiques érotiques provenant du monde entier. Poteries, peintures, sculptures, illustrations, dessins, photographies, vidéos... Certaines collections sont très graphiques. Libre à vous donc de tourner les talons ou d'oser passer la tête dans l'une des salles les plus «obscures» des lieux.

Choquant, amusant, émoustillant et historiquement intéressant : les avis sur les collections proposées divergent en fonction des cultures et des sensibilités personnelles. Les frais d'entrée sont fixés à 10 euros par personne et le musée est interdit aux moins de 16 ans.

Directions  

Temple du latex, du «safe-sex» et des préservatifs sous toutes leurs formes, la condomerie est une étape incontournable pour bon nombre de visiteurs du quartier. Initialement, ce lieu a été créé en 1987, alors que les Pays-Bas traversaient la crise du Sida. Deux femmes sont à l'origine de cette initiative, qui visait à offrir des informations utiles sur l'utilisation des préservatifs tout en les proposant à la vente.

Aujourd'hui, la condomerie est devenue un espace ludique et amusant, à l'esprit ouvert et aux produits plutôt créatifs. Vous y trouverez des modèles loufoques ou plus classiques, au milieu d'expositions plutôt intrigantes. Un endroit représentatif de l'esprit du quartier rouge, qui est devenu une véritable institution au fil des décennies.

C'est un lieu à voir lors de votre visite, non seulement pour son aspect historique, mais également pour son côté amusant et bon enfant. De quoi ramener des souvenirs plutôt originaux à vos amis à votre retour de voyage.

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Ce musée pas comme les autres vous mène à la découverte de l'histoire de l'utilisation du chanvre, de la période antique jusqu'à nos jours, ainsi que de ses utilisations industrielles, spirituelles et récréatives.

Bien loin du simple espace d'exposition amusant, cet endroit est un véritable puits de connaissances sur le recours à cette plante si particulière. Au programme donc : des explications fascinantes sur l'utilisation du chanvre comme matériau de textile, de papeterie, de savonnerie ou encore de pharmacie. Le tout est ponctué de zones d'exposition de peintures, d'objets de collection et de photographies.

Vous y découvrirez également une zone de vaporisation et de dégustation, où les habitués des coffee-shops seront ravis de se rendre. Que vous soyez un adepte de cette plante «magique» ou non, cette visite instructive saura satisfaire votre curiosité.

Directions  

Absolument pas. Il faut savoir que le quartier est placé sous haute surveillance policière, vous croiserez d'ailleurs un bon nombre d'agents de la paix, autant en civil qu'en uniforme au cours de votre promenade.

Nous vous recommandons toutefois de faire très attention à vos affaires personnelles : les pickpockets sont nombreux et particulièrement habiles. La nuit tombée, les ruelles du Red Light District ne sont pas plus dangereuses : vous risquez toutefois de rencontrer quelques touristes fortement avinés.

Tout dépend de votre programme et de vos envies de découvertes. En journée, les vitrines sont fermées, car les travailleuses opèrent principalement une fois la nuit tombée. C'est un moment un peu plus adapté aux familles ainsi qu'aux visites des musées et édifices religieux.

À la tombée de la nuit, le quartier s'éveille et s'anime joyeusement. C'est habituellement en début de soirée que les vitrines «ouvrent» et que les shows langoureux sont organisés.

Si la prostitution est légale et les animations sulfureuses sont légion dans le quartier rouge, ce n'est pas pour autant que le lieu ne connaît ni loi ni règlement. Bien au contraire ! Il est formellement interdit de filmer ou de prendre en photo les vitrines des maisons closes.

De même, évitez de fixer un long moment les travailleuses qui s'exposent dans ces vitrines. C'est une question de décence et de respect. Les videurs présents à l'entrée de ces établissements n'hésiteront pas à venir vous rappeler les règles de savoir-vivre.

Quel que soit le service ou le produit concerné, n'acceptez en aucune façon ce qui vous est proposé dans la rue. C'est illégal ! Pour acheter des services de personnes ou des drogues douces, rendez-vous uniquement dans les établissements dédiés.

Puisque le cannabis et ses dérivés sont légalement autorisés dans le pays, il est tout aussi possible de consommer ces drogues douces, mais uniquement au sein des coffee-shops. Même dans le quartier rouge, fumer de la marijuana dans la rue est strictement interdit.

Notez aussi qu'il est interdit de vous procurer plus de 5 grammes de cannabis par jour.

Outre ses bars, ses peep-shows et coffee-shops, le quartier est aussi une zone d'habitation ! De nombreux habitants y vivent à l'année : étudiants, personnes âgées, nouveaux arrivants internationaux et touristes s'y partagent des immeubles anciens et pleins de charme. Vous pouvez donc tout à fait y loger pendant votre séjour, mais à condition de ne pas avoir le sommeil léger.

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De Wallen est animé pendant la nuit et les nuisances sonores peuvent perdurer jusque très tard. Choisissez ce quartier si vous recherchez un logement en plein cœur du centre névralgique de la cité.

En revanche, si vous voyagez en famille, ou que vous êtes à la recherche d'une location très tranquille, passez votre chemin. Il existe de nombreux autres endroits où loger pendant vos vacances et qui ne manquent pas de charme. Privilégiez les quartiers de Jordaan, de Pijp ou encore de Oost pour davantage de calme et de verdure !